"David Bowie is" au Victoria & Albert Museum
- Par francoise Pallanca
- Le 02/08/2013
- Dans Bouger / Sortir
"David Bowie is", Du 23 marsjusqu'au 11 août au Victoria & Albert Museum, Londres. Tarif : 14 livres (16 euros environ).En partenariat avec Gucci et Sennheiser .
La folie Bowie envahit, le Victoria and Albert Museum de Londres qui consacre une grande rétrospective de la carrière de l’artiste anglais et icône de la musique pop.
Chanteur, compositeur, producteur et acteur, David Bowie a su marqueur l’histoire de la musique. Plus de 300 objets sur l’icône.
Chanteur, compositeur, producteur et acteur, David Bowie a su marqueur l’histoire de la musique. Plus de 300 objets sur l’icône.
Qui inspira l’art, le design et la culture contemporaine : paroles manuscrites, des costumes originaux, photographie, cinéma, vidéos musicales, décors et instruments de David Bowie.
Une exposition qui retrace toutes ses collaborations artistiques et personnelle.Vous pourrez retrouver ces costumes de scène les plus extravaguant et découvrir les différents portraits photographiques de Bowie.
« A L' occasion de l’exposition, découvrez le film effectué par la BBC en collaboration avec le V & A " David Bowie - les Cinq Années - Les Plus décisives de Bowie : 1971, 1975, 1977 1980 et 1983 » retraçant la carrière de l’artiste. Des débats et des projections des films de David Bowie.
5 000 tickets ont déjà été vendus : peu d'expos auront fait autant de bruit avant même leur ouverture. "David Bowie is" ouvre officiellement samedi 23 mars, et sa scénographie exceptionnelle suffit à en faire un événement.
A la présentation presse de "David Bowie is", 600 journalistes étaient attendus au Victoria & Albert Museum. Quelle que soit sa génération ou le nombre de tubes de Bowie qu'on connaît, une certaine excitation était palpable au moment de l'ouverture des portes. Plutôt qu'un ordre chronologique, les espaces déclinent des thématiques pour couvrir au mieux la carrière de l'artiste. Les inédits abondent : les commissaires de l'expo, Victoria Broackes et Geoffrey Marsh, ont été les premiers à puiser dans les très officielles Archives David Bowie pour concocter cette boîte à musique magnifiquement mise en scène.
Alors, David Bowie is quoi, au juste ?
David Bowie is... un fashionista
David Bowie is... un fashionista
David Bowie véritable icône est aussi important pour son univers visuel que pour sa musique, le théâtre et les différents personnages qu'il a incarnés sont autant de prétextes aux délires vestimentaires. L'incroyable combinaison dessinée par Kansai Yamamoto pour la tournée Aladddin Sane en 1973 accueille les visiteurs, une pièce maîtresse suivie des différents costumes de Ziggy Stardust, du Thin White Duke, jusqu'à la redingote signée par Alexander McQueen pour la pochette d'Earthling en 1997.
Autant de silhouettes filiformes, en excellent état. Bowie a collaboré avec des stylistes comme, mais on sait moins qu'il a dessiné lui-même plusieurs costumes et décors, comme le montrent de nombreuses esquisses.
Le style Bowie résonne encore aujourd'hui dans la conception et la culture visuelle et il continue à inspirer les artistes et les designers du monde entier.
Une influence incontestable et incontestée sur la mode et a collaboré avec des grands créateurs (Alexandre McQueen, Thierry Mugler et Hedi Slimane, Armani, Issey Miyake).
On découvre aussi des dessins surprenants : le profil de sa mère au crayon, des autoportraits, de grandes huiles tourmentées, un étrange portrait de Mishima qu'il avait accroché au-dessus de son lit quand il vivait à Berlin....
Dès les premiers pas dans l’exposition, on est surpris par le soin porté à l’interactivité : le casque transmis diffuse automatiquement les morceaux, explications, clips ou sons associés aux vidéos en fonction de notre position.‘Bowie Is’ est surtout l’occasion de se rendre compte du nombre ahurissant de références et de tenues portées par Bowie, dans les différents rôles qu’il s’est donné pendant sa longue carrière.
La pièce d'ouverture résume l'enfance du petit David Jones, né à Brixton en 1947, un lieu et une époque grisâtres dont il s'est vite échappé grâce à la musique.
Des projections transforment un banal salon anglais des années 50 en scène de concert où un jeune homme blond apparaît, mince et portant les cheveux longs.
Adolescent, il passe de groupe et groupe, mais son obsession du contrôle lui fera préférer une carrière solo où il décidera du moindre détail.
Adolescent, il passe de groupe et groupe, mais son obsession du contrôle lui fera préférer une carrière solo où il décidera du moindre détail.
Victoria Broackes explique : "Quand j'ai commencé à travailler à cette exposition il y a deux ans, je me suis intéressée à la façon dont Bowie crée, éventuellement pourquoi, et surtout comment. " Chez Bowie, la création passe essentiellement par une multitude d'influences qu'il a habilement digérées : des projections et des livres suspendus au plafond font apparaître ses figures de prédilection : Oscar Wilde, Freud, Marlène Dietrich, l'esthétique japonaise, Tristan Tzara, William Burroughs...
David Bowie is... une bête de scène
C'est en 1969 qu'il se révèle au grand public avec le titre Space Oddity qui fait écho aux émotions suscitées par les premiers pas de l'homme sur la Lune. La chanson est utilisée comme générique pour les émissions de la BBC consacrées à la mission Apollo .
Après un premier modeste succès. En 1971 sort l'album The Man Who Sold the World . Il produit son premier coup d'éclat dans les médias en posant habillé en femme sur la pochette.
Pour Hunky Dory, toujours en 1971, un album plus posé, piano et arrangements de cordes déferle de nouveau la chronique avec Life on Mars? . Et un Queen Bitch sous influence du Velvet Underground).
72 , Commence la période Ziggy Stardust, devient un phénomène médiatique ,renforce la pâleur de son teint à l’aide d’une base blanche, joue sur ambigüité sexuelle et devient un phénomène médiatique qui devient une de ses marques de fabrique: fard à paupières bleu et gloss rosé.
Bowie s’adjoint les services d’un make-up artist professionnel, Pierre Laroche.Français expatrié en Angleterre, il débute chez Elizabeth Arden mais claque la porte de la célèbre maison américaine après 5 années car elle lui reprochait de n’être pas assez conservateur. C’est à Pierre Laroche qu’on doit deux des looks les plus mémorables de Bowie.
Le premier, le fameux éclair sur la pochette de l’album Aladdin Sane « a lad insane » ou « un garçon fou » sorti en 1973. Ainsi que le plus mystérieux, le maquillage « astral sphere ». Inspiré d’un ami, Calvin Mark Lee, qui portait un disque de plastique pailleté collé sur le front. Bowie décide d’adapter ce symbole en maquillage aidé de Laroche.
1973 a été une année très prolifique pour Bowie, car c’est à ce moment qu’il a sorti un autre album, Pinups, pour la pochette duquel il nous fait partager une autre de ses passions : le théâtre et les masques.
L’exposition permet d’ailleurs de visionner une vidéo étrange, réalisée 4 ans plus tôt, où Bowie mime un artiste qui use et abuse de son joli masque pour accéder à la gloire, mais qui, un jour, ne parvient plus à le retirer.
Pendant la première moitié des années 1970, David Bowie, à l’apogée de sa carrière, jouera au maximum avec ces maquillages et des tenues de plus en plus extravagants, une période phare pour David Bowie le caméléon : succès, tenues extravagantes, expérimentations artistiques internationales…
A partir de 1975, période du personnage The Thin White Duke : retour au blond, cheveux coupés courts et ramenés vers l’arrière, teint blafard.
L’âge aidant, il s’assagit avec l’arrivée des années 1980 , l'année du succès planétaire avec l'album Scary Monsters qui atteint la première place des ventes dans pratiquement tous les pays d'Europe, avec notamment le titre Ashes to Ashes .
La dernière salle, plafonds surélevés avec des écrans géants où l'on voit le chanteur en concert, à différentes époques de sa carrière. Le son poussé à fond, on s'y croirait.
Impossible de détacher les yeux du Bowie qui chante « Heroes » pour la dix millième fois : pour le visiteur, c'est toujours la première.
Qu'il soit androgyne en 1970 ou victime fashion en 1985, Bowie a toujours une classe folle sur scène. Bowie a laissé son empreinte sur la culture contemporaine au-delà des disques et des nombreux classiques qu’il a pu sortir “Space Oddity”, “Starman”, “Heroes”, “Let’s dance”, “The Jean Genie”…( la liste est longue).
L’exposition prodigieusement documentée s’efforce de balayer l’ensemble du spectre d’exercice de cet hyperactif. Il a par exemple produit plusieurs albums cruciaux d’Iggy Pop (The Idiot & Lust for Life) à Lou Reed en passant par Mott The Hoople.
Le cinéma aura également une importance capitale, et l’œuvre de Kubrick sera une source d’inspiration majeure. ’2001 : Odyssée de l’espace’ et ‘Orange mécanique’ seront les genèses respectives de “Space Oddity” et “Suffragette city”.
Une salle est dédiée à la carrière d’acteur du Thin White Duke qui n’est pas négligeable même si le génie de Bowie s’exprimait mieux en musique.
On s’attarde sur les costumes extravagant: de Ziggy Stardust , Thin White Duke, et son Union Jack Coat (inspirée du manteau de Pete Townshend des Who), entre autres.
Une immersion visuelle et sonore qui permet de passer un bon moment, malgré la foule.
Une immersion visuelle et sonore qui permet de passer un bon moment, malgré la foule.
Même à 66 ans, Bowie garde cette aura musicale et esthétique des grands artistes qui ont traversé les époques et marqué plusieurs générations.
À ne pas manquer. Même si vous n’êtes pas fan de Bowie, croyez-moi, ça vaut le coup.
Exposition "David Bowie Is" Du 23 Mars au 11 août 2013
Victoria and Albert Museum
Cromwell Road, London SW7 2RL
Station : South Kensington
Cromwell Road, London SW7 2RL
Station : South Kensington
David Bowie is Victoria & Albert Museum Londres Musée